vendredi 16 janvier 2015

JUNG facteur à Lyon et Marseille

Johan Wilhelm (Jean Guillaume) JUNG est né le 13 juin 1789 à Neustadt (D) et était le fils d'un marchand sellier.

Il vient travailler à Lyon vers 1810 comme apprenti facteur d'instrument. Il tente de s'implanter en 1813 à Keppenheim au nord de Freiburg dans l'actuel Bade-Wurtemberg, mais on le retrouve bien vite à Lyon où il se marie en juin 1813 et où il exerce son métier en 1814-1815.


clarinette en Sib/La à six clés carrées en laiton, vers 1815
(6e clé standard main gauche) vichy enchères, mai 2015
bulbe et pavillon marqués B / barillet et les deux autres corps marqués A


Jung s'installe à Marseille dans le courant de l'année 1815 comme fabricant d'instruments à vent spécialisé dans les clarinettes et les bassons, instruments très demandés par les nombreuses musiques militaires.

Il ne dédaigne pas pour autant les instruments traditionnels du Sud de la France, comme l'atteste deux galoubets de sa fabrication conservés dans la collection du musée de la Musique à Paris (E2112.1) et au musée de Saint-Chamas.





Clarinette en Ut à 5 clés carrées de Jung à Marseille, vers 1815-1820 (Orphée, Paris, 2008)

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Instrument en Ut typique des années 1800 à 1820 avec ses cinq clefs carrées en laiton et ses bagues de garniture en corne. la bague inférieure du pavillon étant monoxyle, comme sur beaucoup de clarinettes en Ut prévues pour l'armée.

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L'atelier de Jean Guillaume Jung était situé sur le Cours Saint-Louis à Marseille. Il était aidé de plusieurs apprentis et compagnons, tous d'origine allemande, dont son futur gendre Frédéric Widemann, un spécialiste de la clarinette à Paris en 1836-1850 et fournisseur pour cet instrument du Gymnase militaire dirigé en 1838 par Hyacinthe Klosé, une référence clarinettistique!

Petite clarinette en Mib à 8 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1840

instrument à usage militaire

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Clarinette en Ut à 14 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1840 (coll. DW)


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.Ce bel instrument montre l'influence de la facture lyonnaise sur Jung, et ce 25 ans après son départ de Lyon pour Marseille !
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La clé de registre ouvrant sur le dessus est notamment typique de la facture vers 1808 de Jacques François Simiot (1769-1844) puis de ses élèves.
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Jean Guillaume Jung exerce encore à Marseille en 1844 comme l'atteste une clarinette en Sib possédant un pavillon frappé de cette date, ainsi qu'une clarinette en Sib en ébène et ivoire avec un clétage à 13 clés probablement en maillechort ou dans un alliage proche, datable vers 1845-1850.


Clarinette en Sib à 13 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1845-1850
(coll. DW)


Dans les années 1850, Jung semble être de retour aussi à Lyon. Plusieurs instruments de sa fabrication sont, en tout cas, estampillés "JUNG / A LYON". En buis et à 13 clés en laiton, ils sont de facture plus simple et à l'usage probable de l'armée. Les trous de jeu de la main droite sont très gros pour pouvoir augmenter la puissance de l'instrument.



Remarquer l'usage ancien des clés de médium séparées ainsi qu'un bras de levier fixé sur le côté de l'instrument pour la clé grave de Fa/Do pour l'auriculaire droit.

samedi 10 janvier 2015

Rapport sur les clarinettes de Müller, Gentellet et Janssen en 1822


 
 
 

 

exemples de clés à rouleaux Janssen, clarinettes Ut et Sib de Claude Gentellet à Paris, c.1830

dimanche 28 décembre 2014

Clarinette mongole Ever Buree (suite)

Ever Buree moderne, avec corps en ébonite noire et clétage en laiton

Voici la définition de cet instrument donnée sur le wikipedia français:

L' ever buree (parfois nommé surnaï) est un instrument de musique mongol de la famille des clarinettes courbes. Alors que son nom signifie «corne» (ever) - «trompette» (buree), sa sonorité et sa tessiture sont celles d'une clarinette de basset.

Techniquement, il s'agit d'un tuyau presque cylindrique recourbé de manière circulaire pour que le pavillon de l'instrument se glisse sous le bras droit. Un bec et une anche simple du même genre que le saxophone alto sont fixés en haut de ce tuyau.

Le clétage en laiton, recopié de ceux existant sur les instruments occidentaux, est assez complexe et comporte de nombreuses clefs de trille et plusieurs clefs héritées de la clarinette allemande (avec des possibilités de glissement). C'est un instrument quintoyant, il existe une clé permettant de passer au registre aigu .

Inventé il y a peu (dans les années 1970), cet instrument renforce l'orchestre typique mongol dans les graves. Il est l'un des neuf instruments de cet orchestre, le 9 étant un chiffre porte-bonheur.

Pour compléter cet article, voir aussi nos posts plus anciens  (chercher Ever Buree dans la liste ci-contre)

samedi 27 décembre 2014

EXPOSITION DE ST-CLOUD (partie2): Clarinettes populaires en roseau

Launeddas (Sardaigne), Arghuls (Tunisie, Maroc, Egypte), Xeremia et Reclam de Xeremies (Ibiza, Baléares), pakou ou pku (Arménie), muse chalumeau double de Charavines (France)

mercredi 24 décembre 2014

EXPOSITION DE ST-CLOUD (partie3): Tarogatos, Dupinophones, Octavin et Cie

sur le côté gauche: (gauche à droite)
deux dupinophones de DUPIN vers 1900, deux chalumeaux modernes, une "primer clarinet"de O'BRIEN vers 1950, un clar-o-sax conique en métal de CONN, vers 1930, un chalumeau populaire

sur le mur du fond (gauche à droite):
Clarinette basse en Ut système simple de BUFFET-CRAMPON & Cie, début 20ème
Clarinette alto en Mib de SELMER, vers 1950
Clarinette basse Sib en buis teinté système Boehm de BUFFET-CRAMPON & Cie, vers 1870
Clarinette basse de théatre de BUFFET-CRAMPON & Cie, vers 1935

au milieu de la vitrine:
3 tarogatos (Roumanie), 20ème siècle
Une clarinette populaire mongole Ever Buree, vers 1970
un Octavin d'ADLER, vers 1900

Clarinette Sib à 9 clés de GRIESLING & SCHLOTT à Berlin, vers 1820-1830


Clarinette Griesling & Schlott à Berlin en Sib, 9 clés carrées montées sur blocs, bagues en ivoire. Les deux grandes clés du corps inférieur sont étirables pour s'adapter à un corps de rechange en La (manquant); le bec n'est pas d'origine.
(ebay france novembre 2014)



Firme établie entre 1801 et 1835 par partenariat entre Johann Conrad Griessling [Griesling] (1771-1835) et Balthasar Melchior Schlott (a1778-p1841), tous deux anciens ouvriers de Kirst à Postdam de 1787 à 1801. Ils étaient fournisseurs de la cour royale de Prusse et de l'Armée pour tous les instruments à vent, aussi bien bois que cuivres. Le célèbre clarinettiste Heinrich Bärmann utilisa dès 1809 une clarinette à 10 clés de leur fabrication, et ce jusqu'à la fin de sa carrière.
Au décès de Griessling en 1835, des suites d'une blessure à la tête, Schlott continua le commerce sous son propre nom jusqu'en 1841.


vendredi 28 novembre 2014

EXPOSITION DE SAINT-CLOUD: Quelques Clarinettes et chalumeaux ... (partie 1)

Clarinettes en métal des 19e et 20e siècles: 
de la piccolo en Do aigu à la basse en Sib
l'instrument en mib à droite est en fait une clarinette en bois recouverte de métal
clarinettes françaises entre 1780 et 1845: 
tonalités de Fa aigu, Mib, Ré, Ut, Si bémol, Si bécarre et La.
modèles de 5 clés à 12 clés carrées ainsi que de 13 à 17 clés rondes et en pelle à sel (syst. simple et Boehm)
ensemble de 3 chalumeaux (alto, ténor et basse), 1 clarinette d'amour, 3 cors de basset, 1 clarinette alto prototype en Fa et 3 clarinettes contra-alto en Mib, bois ou métal.

pour découvrir d'autres instruments exposés, venez nous rencontrer sur ce site:


jeudi 16 octobre 2014

Clarinettes KAYSER à Hambourg

Article à découvrir sur le site de nos amis membres de l'Acimv:

samedi 15 mars 2014

Clarinettistes bretons en Cornouaille vers 1905


clarinettes en buis à cinq ou six clés en pelle à sel
montées sur les bagues circulaires ou sur le bulbe
Carte postale ayant circulée en 1906 (collection D.W)

samedi 8 mars 2014

Le Dupinophone


Pour découvrir le dupinophone, (sorte de petite clarinette simplifiée ou plutôt de chalumeau jouet inventé à la fin du XIXe siècle par monsieur Dupin), nous vous conseillons d'aller faire un tour sur le blog de René Pierre:

Et pour vous mettre l'eau à la bouche, José a même changer de répertoire, délaissant la bossa nova et Benny Goodmann pour vous interpréter de la musique Renaissance, c'est peu dire !






samedi 18 janvier 2014

Clarinettes DUBOIS et COUTURIER à Lyon, vers 1828

 petite clarinette en Mib, buis et ivoire, 5 clefs carrées en laiton
  clarinette en Ut, buis et ivoire,  8 clefs carrées en laiton (6+2)
  clarinette en Sib, buis et ivoire, 6 clefs carrées en laiton  
Le partenariat entre Emmanuel Dubois et Jacques Couturier sous la marque "DUBOIS & COUTURIER" durera d'au moins 1828 à 1837. Ils employaient 12 ouvriers luthiers en 1834 et 10 en 1835.
Par la suite, les différentes raisons sociales estampillées sur les instruments seront:
- 1838-1847  DUBOIS & Cie
- 1848-1851  DUBOIS & PROJEAN
- 1853-1854  DUBOIS
Couturier était spécialisé dès 1812 dans les bois puis dans les cuivres et Emmanuel Dubois , gendre et successeur de Charles Rust, dans les bois; ils pouvaient ainsi être polyvalents et complémentaires dans la fourniture d'instruments pour l'armée comme à la même époque à Lyon les maisons Sautermeister et Muller.


les clarinettes en Ut et Sib sont conservées dans une boîte à double étage et avec deux becs à fil originaux et estampillés (un est abimé à son extrémité supérieure)

dimanche 29 décembre 2013

jeudi 5 décembre 2013

Clarinette Si b THIBOUVILLE Frère Aîné à Paris, vers 1830

 
Corps en buis en 5 parties, bagué d'ivoire, 6 clés rondes et plates en laiton, bec à fil en ébène signé "Thibouville Frère aîné"
La Couture-Boussey (Eure), vers 1830
longueur sans bec: 611 mm, perce: 14,2 mm

vente de Vichy - décembre 2013 - ancienne collection Rousselet
instrument illustré dans Le livre d'or de la clarinette française, page 169



vendredi 25 octobre 2013

BELISAIRE ou BELIZAIRE ? facteurs ou marques de fabrique ?

collections J-D T. et D.W, vers 1860 et 1875

à gauche: petite clarinette en Mib estampillée (Left: small clarinet in Eb stamped) :

CLAIR. / Bélisaire / A PARIS


à droite: petite clarinette en Mib estampillée (Right: small clarinet in Eb stamped) :

CLAIRE. / Bélizaire / A PARIS

les clés de la clarinette en buis sont montées sur des patins, ceux de la clarinette en palissandre, plus récente, sur des tourillons directement vissés dans le bois. Les deux instruments sont des systèmes Müller à 13 clés dont les têtes sont en forme de pelle à sel.

collection R. Charbit, Paris. site Orpheemusic.com
 
Cette clarinette en Ut à 6 clés rondes très légèrement bombées peut être datée des années 1840-1850. Elle porte la même marque que celle de la petite clarinette Mib en buis, sans doute la marque la plus ancienne des deux.
 
Clair Bélisaire et Claire Bélizaire
facteurs ou marques de fabrique ?
Pas de trace tangible pour l'instant. On peut juste remarquer que plusieurs instruments Bélisaire conservés dans des collections privées possèdent des becs de la marque "REMY-GENIN": un indice sérieux ? C'est fort possible.
affaire à suivre, donc !
 

 

jeudi 13 juin 2013

Clarinette Michel AMLINGUE à 5 clés rondes vers 1810-1816


Clarinette tardive de Michel Amlingue, facteur de clarinettes à Paris (fl. a1778-1816) qui a la particularité pour ce facteur d'avoir des clés en laiton à têtes rondes et plates et, surtout, encore un pavillon et corps du bas en une seule pièce, comme au XVIII° siècle.

vente Jezequel, Rennes, juin 2013 (D.R)

Les clé de La et de registre (pouce et index main gauche) ne sont pas montées sur des anneaux mais sur des blocs comme le feront en France dans les années 1820 certains facteurs lyonnais (Jeantet, Bouchmann) ou bien le fils de Michel Amlingue, François Michel  vers 1820-1826.

vente Jezequel, Rennes, juin 2013 (DR)
Les grandes clés inférieures sont à allonges pour permettre l'utilisation de corps de rechange. Un étrier à bords arrondis sert de guide à la grande clé de fa#/do# (F#/C#).
clarinet boxwood, ivory, stockbell, 5 rond keys,