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dimanche 13 août 2023

13 AOUT Journée nationale des Gauchers: La clarinette s'adapte !

Angelots clarinettistes
galerie de l'orgue de Bad Schussenried (D)

Plusieurs lecteurs ont été intrigué par la taragote pour gaucher proposée lors d'un précédent message. Pour les amateurs de curiosités, voici maintenant plusieurs clarinettes possédant aussi un clétage inversé. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, il était courant de voir des musiciens utilisant la main gauche sur le corps inférieur des instruments comme les flûtes à bec, les flûtes traversières ou les chalemies. Cette pratique était favorisée par le peu de clés (ou le manque de clé) de tels instruments. Pour la flûte à bec, il suffisait de tourner le pied de l'instrument pour présenter le trou du petit doigt sur le côté gauche. Cette habitude s'est prolongée dans les siècles suivants pour quelques musiciens n'arrivant pas à positionner la main gauche sur la partie supérieure de l'instrument.

deux instruments pouvant être jouer
indistinctement en gaucher ou en droitier:


clarinette en Ré à 2 clés, anonyme,
Allemagne, milieu 18e siècle

hautbois à 3 clés de Christophe Delusse
Paris, vers 1775

pour la clarinette, il suffit de tourner le pavillon dans le sens voulu par le musicien. pour le hautbois, le luthier a déjà tout prévu: une clé de chaque côté de l'instrument donnant la même note, le Mi bémol ! Celle non utilisée pouvait être bouchée par de la cire.

L'utilisation d'instruments avec plus de trois clés obligea les facteurs d'instruments à fabriquer des instruments spécifiques pour les gauchers irréductibles.

Clarinette en Sib pour gaucher à 7 clés en laiton, Margueritat à Paris, ca 1870
left-handed Bb clarinet, 7 brass keys, Margueritat, Paris, ca 1870



Clarinette en La par Noblet, France, fin XIXe siècle, 13 clés et 2 anneaux, Maillechort


Clarinet in A, Noblet, France, end XIX c. , 13 keys, 2 rings, Germansilver


clarinette en Ut à 5 clés carrées par Lemery à Clermont, vers 1810-1820 (voir site internet de J.M Renard)


Clarinette en Sib (Bb) pour gaucher par Oskar Adler & Co, Markneukirchen (D), vers 1940.
Ce facteur allemand est probablement le seul à avoir fabriqué des séries régulières de clarinettes pour gaucher. Plusieurs ont été proposées à la vente sur internet ces dernières années, comme celle ci-contre
(vendeur Ebay, Allemagne, 2007)


clarinette allemande en Ut pour gaucher, ca.1930
par Oskar Adler & Co, Markneukirchen (D)


copie d'une clarinette française à 6 clés, ca 1850-60
commande spéciale pour gaucher
par François Masson, luthier à Port-Louis (Morbihan)

Clarinette système Boehm par Thibouville, vers 1920
(collection FC, France)

klarinette für Linkshänder

jeudi 24 février 2022

Clarinette en Sib de Pentenrieder à Munich, vers 1850







 


Clarinette Sib en buis bagué de corne, à 14 clés rondes et plates plus un levier main gauche (doublure de Fa/Do) et deux anneaux main droite. 6 clés sont montées sur tourillon en métal pris dans le bois, les autres montées sur blocs en bois taillés dans la masse.

Benedict Pentenrieder (1809-1849) exerça à Munich en 1836-1849 et son atelier resta actif jusqu'en 1854. Il fut l'un des premiers en Allemagne - sinon le premier - à utiliser des anneaux mobiles.

Vente aux enchères du 24 février 2022 à Plauen - Allemagne

samedi 18 septembre 2021

Clarinette Kilbach à Graslitz vers 1930: un clétage très particulier

Cette clarinette estampillée "Kilbach Sohne à Graslitz" ressemble  de loin à une clarinette système Oehler avec une extension au Mib grave, mais en y regardant de plus près, plusieurs points de détails intéressants sont à analyser pour comprendre le fonctionnement très original de cet instrument .

Le corps du haut possède trois particularités:

1/ trou de registre sur le dessus comme les instruments américains, pas sur le côté (allemand) ou en dessous (français)

2/ levier supplémentaire gauche pour ouvrir la clé de La (A) pour trilles

3/ clé de levier entre les deux premiers anneaux ouvrant le trou satellite du premier anneau pour  correction de justesse, et pas une clé latérale de Fa/Do (F/C) comme sur les clarinettes allemandes.


Le corps du bas ressemble à un mélange de système Oehler et de système Boehm, avec ses trois clés pour l'auriculaire gauche et ses quatre clés sur deux niveaux pour l'auriculaire droit. S'y ajoute une clé de trille originale de Do#/Sol# (C#/G#) et une clé de pouce ouvrant la clé de Mib (Eb) grave.


L'appui sur l'anneau R1 ferme un trou satellite pour la correction des notes aigues (idem système Oehler) mais fait aussi agir une bascule servant à fermer la clé articulée de Sol# (G#) et facilitant ainsi un trille de DO#/SI (C#/B) dans le grave ou SOl#/Fa# (G#/F#) dans le clairon.
L'appui sur la clé située entre les anneaux R1 et R2 ouvre la clé de sol# (G#) articulée permettant ainsi un trille aisé de Sol-Sol# (G-G#).

La petite clé de résonnance fermée par l'anneau R2 ajuste les doigtés de fourche de Sib/Fa (Bb/F).


à gauche:
clarinette Kilbach à Graslitz

à droite:
clarinette O. Oehler à Berlin


à gauche:
clarinette Kilbach à Graslitz

à droite:
Clarinette Selmer à Paris, syst. Full-Boehm

L'originalité de la clarinette Kilbach vient de l'agencement de ses clés graves, comparée à un système Oehler:

1/ comme un système Boehm pour l'auriculaire droit.
2/ avec une disposition innovante pour l'auriculaire gauche, avec inversion des clés de Mi/SI (E/B) et de Fa#Do# (F#/C#), l'émission du Mi/Si ne nécessitant pas l'appui de la clé de Fa/Do droite comme sur les systèmes Oehler et donc pas de clé de "Do# patenté" comme les systèmes Albert. De plus la clé ajoutée sur le dessus qui est habituellement un levier supplémentaire pour le Sol#/Ré# (G#/D#) et dans l'exemple ci dessus une clé donnant Fa/Do (F/C)
3/ une clé de pouce droit donnant le Mib grave

fonctionnement de la clé de pouce droit:

A/ clarinette O.Oehler: levier ouvrant la clé de Fa#/Dõ# (F#/C#)
B/ autre clarinette O.Oehler: levier fermant la clé de Mi/Si (E/B)
C/ clarinette Kilbach: levier fermant la clé grave de Mib (Eb)

la marque Kilbach "Fils" à Graslitz est inconnue des principaux dictionnaires de facteurs d'instruments et c'est probablement celle d'un revendeur. L'auteur le plus probable de ce curieux instrument est la maison V. Kohlert's Söhne travaillant dans cette même ville tchèque à la frontière de l'Allemagne et à quelques kilomètres de Markneukirchen.

mardi 27 mars 2018

Clarinette en Ut système Baermann de BERTHOLD à Munich, vers 1860



Clarinette en buis et corne à 13 clés en laiton et 4 anneaux, système Baermann
(instrument vendu via Ebay.de en mars 2018)






lundi 20 avril 2015

Clarinette de Nicolas FEDOROV, Moscou, 15 clés 2 anneaux, vers 1870





Clarinette Sib en érable ondé
fabriquée vers 1870
 clétage typiquement d'influence germanique.


- 15 clefs en maillechort montées sur boules pivots directement fixées sur l'instrument, 2 anneaux. Les têtes des clefs sont en forme de pelle à sel.
- 4 rouleaux pour les clefs graves, 1 support de pouce droit , le tout aussi en maillechort. 
- bagues en corne claire, celles "opulentes"du pavillon sont des remplacements anciens en ivoire







Estampille du corps du haut et du pavillon:
(couronne) / Fedorov / Mockba / A / (petite étoile)

Estampille corps du bas:
(couronne) / Fedorov / Mockba / Pe(..) / A / (petite étoile)

NB: le mot incomplet semble être "Pest". Magasins de Fedorov en Russie et en Hongrie ? il faut noter que les villes de Pest et Buda forment par fusion en 1873 la ville de Budapest).

Estampille sur le barillet : n'est plus visible, on devine, sans plus,  une partie de la couronne.

Curieusement, la lettre A de l'estampille laisse supposer que l'instrument est accordé dans la tonalité de La (A), alors qu'il n'en est rien (ou alors, instrument en La dans un diapason très haut, type "High Pitch" anglais ou américain? il faudrait connaitre le diapason russe de cette époque)


Par rapport au reste de l'Europe, la fabrication des clarinettes est assez récente en Russie. Si on excepte quelques cors de basset d'origines allemande ou prussienne vendus dans la première moitié du 19ème siècle sous le nom de revendeurs  (DOERFELDT & ZIELCKE à St-Petersburg et Mickael LISIN à Moscou), il faut attendre les années 1860 pour voir une production russe s'affirmer, notamment dans les vitrines que sont les expositions universelles; A celle de Paris en 1867, se présentent Adolphe VERNITZ  avec des flûtes, clarinettes et cors ainsi que Nicolas FEDOROV, tous deux de Moscou.

La plus ancienne mention d'un atelier russe de fabrication d'instruments à vent en bois se rapporte à un certain FEODOROV de St-Petersburg en 1823. Sans doute un lien avec M. FEDOROV actif fin 19ème en ce lieu et Nicolas FEDOROV à Moscou.

Nicolas FEDOROV, après celle de Paris en 1867, participera à d'autres expositions universelles: 1873 à Vienne (saxophone et trompette), Moscou en 1882 et à nouveau Paris en 1889 avec un ensemble de cor anglais, clarinette, cor et cornet, démontrant ainsi une continuité certaine dans son activité de luthier ou de marchand d'instruments à vent. (source: W. Waterhouse: New Langwill Index, London 1993)

jeudi 16 octobre 2014

Clarinettes KAYSER à Hambourg

Article à découvrir sur le site de nos amis membres de l'Acimv:

dimanche 3 octobre 2010

Un curieux design venant de RDA: La Uebelklarinette


Clarinette système Boehm dite Uebelklarinette
modèle 2 par G. Rudolf Uebel (1973)

les facteurs allemands de la région de Markneukirchen en Vogtland ont fabriqué dès la fin du XIXème siècle des clarinettes selon le système Boehm, surtout pour l'exportation. Dans les années 1960-1970, ces modèles étaient diffusés principalement en Russie et en Bulgarie, les autres pays d'Europe de l'Est utilisant plutôt les systèmes allemands d'après ceux développés par Baermann ou Oehler.

G. Rudolf Uebel, de Wohlhausen en Vogtland eut l'idée de fabriquer à la fin des années 1960 des clés faites en un seul bloc pour diminuer les coûts de fabrication. Il reprenait ainsi l'idée développée précédemment aux Etats-Unis par Harry O'Brien en 1939 pour sa Primer clarinet système Boehm: "fabriquer une clé en une seule pièce comportant tous les anneaux et facilement réalisable" (brevet Us 2,205,695).


Brevet américain de Harry O'Brien déposé en 1939



de haut en bas:
clarinette système Baermann par G.Rudolf Uebel (1976)clarinette système Boehm par G.Rudolf Uebel (1975)clarinette système Boehm par G. Rudolf Uebel (c.1940)

double trou de sol # main gauche
(principe utilisé sur certaines flûtes françaises fin 19e)



.....
.......Modèle Boehm (1975)............ Modèle Baermann (1976)

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pavillon sans cerclage inférieur

Trou de résonance sur la clarinette système Boehm

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.....................................Modèle Boehm (c.1940 ?)

Extraits du brevet anglais n° 1241158 déposé
par Gehrard Rudolf Uebel
le 17 mars 1970 et délivré le 28 juillet 1971
"...The making and assembly of parts of the mechanism involves the expenditure of much time and money , particularly since in the case of each shaft the spacing of the connecting members and their relative angular positions must be determined and carefully ckecked ... The object of the present invention therefore is to avoid the necessity of making the parts of the mechanism separately, as was conventional, and of having to solder them together, and at the same time to improve the design of the shaft to which they are affixed ... " (extrait du brevet anglais de 1971)

Modèle système Boehm (1982)
d'après le modèle patenté de G. Rudolf Uebel
fabrication de la "Kievskaya Fabrika Muzykal'nyh Instrumentov"
.......


pour agrandir les photos, pensez à cliquer dessus !