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dimanche 7 avril 2019

Clarinette en La de Buhner & Keller à Strasbourg, vers 1840-1845, avec un système à 11 clés peu courant



Clétage très original avec des tampons coniques non articulés et maintenus par la pointe. Les tampons en liège sont traversés par une vis et semblent former un résonateur. Les trous couverts par des clés sont chemisés en métal (Cf. brevets de Wood en Angleterre) Un rouleau pour la clé Sol#/Mib de l'auriculaire droit permet de glisser vers le Fa/Do, par contre pas de rouleau pour les grandes clés de l'auriculaire gauche.

  
  La clé de Do#/Sol# possède une protubérance permettant aussi de mouvoir la clé avec l'index droit. Cette forme sera adoptée sur les systèmes allemands type Ohler au XXe siècle.
salle des ventes de Brest - mars 2019 - dr

vendredi 15 juillet 2016

BÜHNER et KELLER à Strasbourg (suite) lettre de 1842 pour une clarinette à 13 clés

La maison Bühner et Keller à Strasbourg est bien connue entre 1802 et 1844 pour ses bassons, ses flûtes et ses clarinettes. Par contre les clarinettes à 13 clés "à la Müller" de cette maison sont peu courantes. Cette lettre signée Bühner et Keller et en date du 14 janvier 1842 cite la livraison d'une clarinette en Si (n.b: pour Si b) à 13 clés commandée par la ville de Sélestat dans le Bas-Rhin pour un prix de 95 francs.



vente sur le site Delcampe France juin 2011 (d.r)

mardi 16 juin 2009

BÜHNER et KELLER à Strasbourg

Tout comme les bassons, les clarinettes de Keller puis celles de Bühner & Keller à Strasbourg étaient très renommées. la situation géographique de Strasbourg explique les influences tant françaises qu'allemandes qui se reflètent dans leurs instruments.

instruments Bühner et Keller à Strasbourg, 1800-1820:
flûte traversière, buis et ivoire, une clé carrée en argent
clarinettes en Sib, buis et ivoire, 5 clés carrées en laiton
(collection DW)

clarinette en Ut, buis et ivoire,
9 clés carrées en laiton (5 + 4), vers 1820
(collection RP)

- QUELQUES PARTICULARITÉS DE FACTURE -


détail de la clé de registre

clé de Sol#/Mib non rivée

jusque dans les années 1810, les ressorts plats sont fixés au bois et non à la clé, (alors que dès les années 1790 de nombreux facteurs français ont déjà adopté les ressorts rivés aux clés). Certaines clarinettes postérieures de Bühner et Keller auront aussi un montage mixte: clés de registre et de La non rivées, celle de Sol#/Mib rivée ainsi que les grandes clés.
montage particulier des grandes clés de l'index gauche:
les ressorts plats ne sont pas rivés aux clés mais rentrent simplement dans un petit receptacle en dessous de la clé, permettant ainsi de changer facilement les ressorts. Ce type de montage ne se trouve que dans les clarinettes faites par Keller et les instruments les plus anciens de Bühner & Keller.

clés graves d'une clarinette en Sib à 5 clés,
avec les réceptables pour les ressorts
vers 1800 (collection RP)
ressort de la clé grave de Fa#
d'une clarinette en Ut de Keller
vers 1780 (collection NC)
clés à rallonge des clarinettes en Sib
vers 1810, avec des ressorts rivés
(collection DW)

vers 1810-1820, la grande clé de Fa# grave est traversée
par une pointe métallique lui servant de guide
Même si les instruments sont de même longueur, les dimensions des barillets et des corps supérieurs varient énormément
clarinette en Sib, buis et ivoire, 5 clés carrées laiton
vers 1800 (collection RP)
remarquez le très grand barillet estampillé B

POUR EN SAVOIR PLUS
SUR BÜHNER et KELLER
consulter le blog de RP :

samedi 24 janvier 2009

Cors de basset français et clarinettes altos en Fa

Le cor de basset n'a jamais été en France un instrument populaire comme cela a pu être le cas en Allemagne et en Bohême. Bien qu'introduit à la fin du XVIIIe siècle, on ne le trouve que rarement à l'Opéra de Paris et dans les concerts publics.


Les trois seuls instruments français encore conservés de nos jours sont tous de forme courbe comme les premiers instruments des Mayrhofer de Passau qui passent pour être les inventeurs de cet instrument. Ils sont tous trois conservés au Musée de la Musique à Paris.


Notons que Michel AMLINGUE, facteur parisien originaire de Trêves en Allemagne, et BÜHNER & KELLER, strasbourgeois, étaient plus soumis à l'influence germanique que Dominique Porthaux, le troisième facteur connu de cors de basset, natif lui d'Antony près de Paris. Selon le musicologue Jean Jeltsch, l'instrument basse cité en 1775 comme invention de Gilles Lot a pu être aussi une sorte de cor de basset.


Les cors de basset sont identifiables par leur ravalement, sorte de prolongation du tube vers le bas pour descendre en général une tierce majeur en dessous de la clarinette, avec ajouts de clefs au pouce.


Cette prolongation est généralement obtenue par une protubérance appelée boîte dans laquelle le tube forme un esse.


Bien que les premiers cors de basset soient accordés en La et en Sol, la tonalité qui s'imposera à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle sera celle de FA et la forme celle anglée avec un coude entre les deux corps principaux.
clarinette alto par J.F.Simiot, Lyon, vers 1820 (musée Oxford)

Il faut attendre les développements de la clarinette à 13 clés et de son modèle alto par Iwan Müller en Allemagne avec Grenser puis avec les facteurs parisiens, mais surtout ensuite les inventions de Jean-François Simiot et de l'école de facture lyonnaise pour trouver une véritable clarinette alto de qualité, fiable tant au niveau auditif qu'au niveau facture instrumentale.



signature de Jean-François Simiot en 1814 à Lyon


clarinette alto en FA par la maison Simiot et Brelet à Lyon, vers 1850, proposée en salle des ventes, étude de maître Guy Laurent à Vichy (décembre 2007, cliché DW)

La Revue Musicale
(1828, tome III pp 470-472)



Les premières clarinettes altos en France seront surtout accordées en Fa. L'importance prise par Adolphe Sax et sa réforme des musique militaire dans la deuxième moitié du XIXe imposera progressivement un instrument accordé en Mib, avec la forme moderne de l'instrument et son pavillon en métal recourbé vers le haut pour mieux diffusé les sons.


Cependant, certains instruments continueront à être réalisé en FA dans la deuxième moitié du XIXe siècle. C'est le cas de plusieurs instruments réalisés en France par Buffet-Crampon et en Belgique par Mahillon.


Modèle d'atelier Buffet-Crampon & Cie


en FA "AD" (Fa Ancien Diapason), ca 1870-1880
































marque sur le corps du haut: FA AD (pour Fa Ancien Diapason / F old Pitch)
et le clétage main gauche avec un plateau pour l'annulaire

clétage modifié main gauche
un des huit tampons d'origine sur quinze (clé de registre / register key)


clétage main droite


le mauvais ajustement des têtes de clés sur les trous est un autre élément déterminant cet instrument comme un modèle d'atelier ou prototype.


De gauche à droite (left to right):
Clarinette syst. Boehm en Sib (diapason haut / Bb High Pitch), Buffet-Crampon & Cie, ca 1920
Clarinette alto syst. Boehm en Fa (F), Buffet-Crampon & Cie, ca 1900-1930, sans n° de série (without serial number)
Clarinette alto syst. simple en Fa (F) Buffet-Crampon & Cie, prototype AD (ancien diapason / old Pitch), ca 1870-1880. le pavillon est bien sur un remplacement de présentation (the bell is of course non original).

le bocal et le support de pouce avec anneau
un système utilisé par Buffet-Crampon & Cie de la fin XIXe jusqu'aux années 1920: un ressort plat sous la clé grave de Fa# droit (flat spring under the right low F# key)




Des clarinettes altos seront fabriquées tout au long du XXe siècle sous le nom de "Cor de basset descendant au mi grave (catalogue Selmer, vers 1978).


Elles serviront surtout aux clarinettistes pour jouer les parties de cor de basset du Requiem de Mozart qui ne nécessitent pas l'utilisation des notes les plus graves du véritable cor de basset.
alto klarinette basset horn