8 avril [19]20
Monsieur et cher Collègue,
Bienvenue dans ce petit musée virtuel consacré à la clarinette et à son histoire !
8 avril [19]20
Monsieur et cher Collègue,




Selon un prospectus et une liste de prix pour 1959, Elle fabriquait des clarinettes selon les systèmes Boehm et Double-Boehm et avait aussi une activité de revente d'instruments en cuivre d'ordonnance à destination des fanfares : Les clarinettes portant le logo D-B ne sont donc pas toutes des clarinettes du système Double-Boehm !

Malgré d'indéniables progrès acoustiques, ce modèle dit "Double-Boehm" ne trouvera jamais un véritable public, le changement de doigté et certaines tonalités difficiles techniquement étant probablement les véritables écueils.
L'activité cessa en 1967 suite à la dissolution de La Société Anonyme du Double-Boehm qui avait alors à sa tête comme principaux actionnaires Henry Belang de la maison Persy à Bruxelles et le baron de Cassin de la Richardière.
Cet article est extrait de la revue Larigot spécial XVIII de mars 2007, éditée par l'Association des Collectionneurs d'Instruments de Musique à Vent (ACIMV)
Anciens instruments de la région du Vogtland
A la fin du XIXe et au début du XXème siècle, chaque pays avait ses propres habitudes en matière de clarinettes, et les fabricants devaient s'adapter à chaque marché. Ainsi, certains points précis détaillés dans la photo ci-dessus nous montrent les spécificités des modèles anglais du premier tiers du XXème siècle.
a/ la grande clé de sol# (G#) main gauche, sûrement le détail le plus facile à repérer pour un néophyte; elle permettait l'appui aussi bien par l'index que le majeur gauche.
b/ les bagues en métal sont complètement plates, sans les nervures habituelles pour les modèles français.
c/ Le trou de registre (clé de 12e / register key) est ouvert sur le dessus et non en dessous (modèle français) ou sur le côté (modèle allemand). Cette ouverture sur le dessus est l'invention du facteur Simiot à Lyon au début du XIXe siècle afin d'éviter le bouchage de l'orifice par l'eau ou la salive. Bien qu'abandonnée sur les modèles français, cette clé sur le dessus se retrouve aussi sur les clarinettes prévues pour les marchés américain et belge du début du XXe siècle.
d/ Le système Barret (deux anneaux main gauche prévus pour le majeur et l'annulaire, dit "Barret action") est caractéristique des clarinettes anglaises et américaines. Ce système, inventé par un hautboïste français, Mr Apollon Barret (1804-1879), est aussi utilisé sur le hautbois. L'appui sur la clé D' permet de jouer plusieurs notes ou trilles difficiles sur les clarinettes modèle simple, en fonction des autres doigts posés:
1/ avec l'index gauche seul (MI) , l'appui de la clé d' donne un Fa
2/ avec index et majeur (Ré) elle donne un Mib
3/ avec le doigté ci-dessus, le trille DO/Mib est facile en ne bougeant que l'annulaire gauche
e/ Système Clinton avec plateau décalé pour le majeur droit et connexion à un trou de résonance sur le côté droit de l'instrument. Invention de Arthur Clinton, professeur de musique, clarinettiste et chef-d'orchestre anglais à la fin du XIXe siècle.
f/ Clé de do#sol# avec axe au centre de la clarinette et patte de blocage pour aligner les deux corps de l'instrument, le trou de jeu de l'index droit traversant le tenon du corps supérieur.
Une clarinette possédant une ou plusieurs de ces caractéristiques n'est pas forcément de fabrication anglaise ! Nous trouvons ainsi comme facteurs pour les instruments ci-dessus:
1 clarinette en La de marque "Bassi". fabrication allemande ou tchèque, vers 1920; système simple 13 clés et 2 anneaux, 5 rouleaux en ébonite orange .
2 clarinette en Sib de E.J. Albert à Bruxelles. système simple, 15 clés, 4 anneaux, 5 rouleaux. Système Barret main gauche.
3 clarinette en Sib de Cabart à Paris. système Clinton, 15 clés, 1 plateau, 4 rouleaux, système Barret main gauche.
4 et 5 jeu de clarinettes Sib/La de Boosey & Co, London. système Clinton, 15 clés, 1 plateau, 4 rouleaux, système Barret main gauche.
english clinton model barret action system
Voici un extrait du catalogue Couesnon de 1934 (Fac Simile par l'ACIMV, Larigot spécial n°XIX, Paris, déc.2008). Il fait apparaître sur la page 59 une saxonette, ou, plus précisément dans ce catalogue un instrument nommé "Saxo-clarinette".
Les clarinettes sopranos courbes sont relativement rares. On ne les trouvent qu'aux Etats-Unis dans les années 1920-1940 sous le nom de "saxonet" , "saxonette", bien que les deux principaux fabricants dans les années 1930 soient français: les maisons Couesnon et Martin frères. La saxonette est d'ailleurs parfois nommée aux USA la "french clarinet"
pavillon de clarinette en Ut Couesnon
Clarinette courbe Abbott en Sib
les modèles utilisant le système Boehm sont encore plus rares. On peut citer le modèle ci-contre réalisé par la marque américaine Buescher, spécialiste du saxophone, d'Elkhart, et la clarinette métal courbe en ut réalisée par la maison "Henri Selmer, Paris" suivant le concept de l'orchestre du micro d'Eric Sarnette, vers 1932-1935 (voir message ci-dessous).
clarinettes métal Selmer système Boehm 
clarinette n°6 en Ré (D) de Mollenhauer & Söhne à Cassel

