vendredi 10 avril 2015

A CHACUN SA SIXIEME CLE !

Trouverez vous l'origine de ces clés et pourrez vous les attribuer à leur pays respectif ? A vous de jouer!
Allez, un petit indice supplémentaire
(il y a deux instruments français)

ATTENTION, MAINTENANT PLACE AUX RESULTATS !

clarinette de Sautermeister à Lyon, vers 1810.

Ce type de clé est caractéristique de l'école lyonnaise du début du 19ème siècle et des facteurs Simiot et Sautermeister.
.Il faut noter que cette clé, montée sur une amorce de bloc dans le bois, donne un Sib grave avec les deux trous du haut bouchés (alternative au doigté de fourche) et n'a donc pas la même fonction que la clé longitudinale des modèles à 13 clés de type Muller (correction pour un Si bécarre plus juste si ajouté en plus du trou supérieur bouché).

Clarinette de Baumann à Paris, vers 1800.
Cette clé est l'invention du clarinettiste Xavier Lefèvre et, comme il l'indique en 1802 dans sa méthode," a été réalisée par le citoyen Baumann", donc pendant la période révolutionnaire.

Ce modèle deviendra la forme usuelle de 6ème clé dans la deuxième moitié du 19ème siècle. La clé est maintenue par deux vis à pointes traversant deux boules montées sur un patin rectangulaire. Cette façon de faire est typique de Jean-Jacques Baumann, les autres facteurs utilisant plutôt un axe constitué d'une tige filetée plutôt que deux vis à pointe.



Clarinette anonyme, Markneukirchen (D), vers 1820 (marque à la couronne, Saxe)
Montage caractéristique des clés dans le bois sur des blocs. Ce type de montage restera en faveur pendant tous le 19ème siècle et même une partie du 20ème siècle en Allemagne, Autriche, Bohème et une partie de l'Italie sous l'influence Austro-Hongroise.
clarinette de James Wood, London (GB), vers 1810
grande clé de trille longitudinale sur le corps supérieur, caractéristique de la facture anglaise et que l'on retrouve ensuite aussi aux Etats-Unis. Cette sixième clé est apparue dès la fin du 18ème siècle.

mardi 7 avril 2015

Clarinette Buthod & Thibouville en Ut, vers 1860, 12 clés et deux anneaux (système Sax)




clarinette en buis bagué d'ivoire à 12 clés en laiton et deux anneaux. 

le système de clé de registre ouvrant sur le dessus - comme sur les instruments de Simiot et de Lefêvre - a été modifié et nécessite donc une restauration. 

Les instruments à 12 clés et deux anneaux, parfois nommés "système Sax" - car ce facteur a été l'instigateur vers 1840 de ces anneaux - vont ensuite être dénommés "système Albert" dans la deuxième moitié du XIXe siècle. (Ebay France, avril 2015)




mercredi 18 mars 2015

Clarinette 13 clés DUBOIS & PROJEAN à Lyon, vers 1847-1851

 clarinette Sib (Bb) en buis bagué d'ivoire, 13 clés en laiton
longueur sans le bec: 596 mm
Ebay France - Mars 2015
provenant de la salle des ventes de Vichy (ancienne collection W. Rousselet)

la bague centrale en ivoire, probablement un remplacement, est vissée

pour plus de détails sur cet instrument, consulter:
Le Livre d'Or de la Clarinette
Index des facteurs et des marques
par W. Rousselet et D. Watel

LARIGOT spécial n°XXIV spécial, septembre 2012
Association des Collectionneurs d'Instruments de Musique  à vent (ACIMV)


jeudi 12 mars 2015

Clarinette en Ut 6 clés DOBNER & CONSORT à Strasbourg

 
 clarinette en Ut en buis bagué d'ivoire, 6 clés carrées en laiton (vente Ebay France, mars 2015)







C- Klarinette "Dobner & Consort à Strasbourg", ca 1815-1820

mercredi 25 février 2015

Clarinette en métal LEBLANC à Paris, vers 1935-1950


instrument mis en vente sur le site La Cave à vents de Frédéric Maillard

jeudi 5 février 2015

Contra-Alto Mib BUFFET-CRAMPON & Cie de 1899

Clarinette Contra Alto ou Contrebasse Mib par Buffet-Crampon et Cie à Paris, 1899.

Ce modèle possède la particularité de posséder un bocal col de cygne faisant le tour du corps supérieur. Le clétage est basé sur le système Boehm, seule la longueur des clés modifiant le design habituel de ce type de clarinette. La note la plus grave est un Mi, effet réel Sol. Les deux corps de l'instrument ont été reliés entre eux par un système de vis, l'instrument ne pouvant plus se démonter et devant être transporté dans sa longue boîte "cercueil" d'origine, peinte en noir. 

L'instrument à appartenu à la Grande Harmonie de Roubaix dans le Nord, une des rares à avoir eu un tel instrument en France dans la première moitié du XXe siècle.






PHOTOS: Cliquez dessus pour les élargir / click to enlarge .












Le montage du ressort de la clé de Fa#/Do# du petit doigt de la main droite rivé en dessous de la clé est typique des instruments de la marque Buffet-Crampon et Cie de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
contrabass clarinet klarinette

dimanche 1 février 2015

Clarinettes GENTELLET à 14 clés et à rouleaux, vers 1830


Clarinettes Gentellet à 14 clefs et 4 rouleaux 

(collections particulières)

 Les clarinettes munies de rouleaux ont vu le jour en France vers 1822-1823. 

Les rouleaux les plus anciens - beaucoup plus volumineux que ceux-ci - ont équipé dès 1824 les clarinettes professionnelles système Müller des marques prestigieuses françaises, principalement des luthiers installés à Paris: François Lefèvre, Jean-Jacques Baumann et Claude Gentellet.

Ce système  inventé dès 1804 par Janssen permettait ainsi de glisser les deux petits doigts d'une clé grave à l'autre.Malgré ce progrès, de nombreux instruments resteront fabriqués avec 13 clés mais sans rouleaux.

La quatorzième clé (pour le majeur de la main gauche), associé au doigté de Mi/Si,  donnait un Fa/Ut juste au contraire du doigté fourchu habituel. Adoptée dans les modèles allemands, elle reste assez rare dans les clarinettes françaises de la deuxième moitié du XIXe siècle







jeudi 29 janvier 2015

Publicité en 1927 pour les clarinettes D. Laubé à La Couture-Boussey

publicité en 1927 pour D. Laubé à La Couture-Boussey
Médaille d'Or à l'Exposition Universelle de Paris en 1900

Le modèle présenté est une clarinette système Full-Boehm descendant au Mi b grave, avec 7 anneaux mais sans la clé articulée Do#/Sol#  (C#/G#) pour l'annulaire gauche.


Remarquons que la date de fondation de cette maison indiquée à gauche (1706) est une erreur manifeste, car toutes les autres publicités concernant ce luthier indiquent en effet l'année 1760, y compris sur la partie supérieure droite de cette publicité (en partie coupée)

vendredi 16 janvier 2015

JUNG facteur à Lyon et Marseille

Johan Wilhelm (Jean Guillaume) JUNG est né le 13 juin 1789 à Neustadt (D) et était le fils d'un marchand sellier.

Il vient travailler à Lyon vers 1810 comme apprenti facteur d'instrument. Il tente de s'implanter en 1813 à Keppenheim au nord de Freiburg dans l'actuel Bade-Wurtemberg, mais on le retrouve bien vite à Lyon où il se marie en juin 1813 et où il exerce son métier en 1814-1815.


clarinette en Sib/La à six clés carrées en laiton, vers 1815
(6e clé standard main gauche) vichy enchères, mai 2015
bulbe et pavillon marqués B / barillet et les deux autres corps marqués A


Jung s'installe à Marseille dans le courant de l'année 1815 comme fabricant d'instruments à vent spécialisé dans les clarinettes et les bassons, instruments très demandés par les nombreuses musiques militaires.

Il ne dédaigne pas pour autant les instruments traditionnels du Sud de la France, comme l'atteste deux galoubets de sa fabrication conservés dans la collection du musée de la Musique à Paris (E2112.1) et au musée de Saint-Chamas.





Clarinette en Ut à 5 clés carrées de Jung à Marseille, vers 1815-1820 (Orphée, Paris, 2008)

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Instrument en Ut typique des années 1800 à 1820 avec ses cinq clefs carrées en laiton et ses bagues de garniture en corne. la bague inférieure du pavillon étant monoxyle, comme sur beaucoup de clarinettes en Ut prévues pour l'armée.

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L'atelier de Jean Guillaume Jung était situé sur le Cours Saint-Louis à Marseille. Il était aidé de plusieurs apprentis et compagnons, tous d'origine allemande, dont son futur gendre Frédéric Widemann, un spécialiste de la clarinette à Paris en 1836-1850 et fournisseur pour cet instrument du Gymnase militaire dirigé en 1838 par Hyacinthe Klosé, une référence clarinettistique!

Petite clarinette en Mib à 8 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1840

instrument à usage militaire

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Clarinette en Ut à 14 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1840 (coll. DW)


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.Ce bel instrument montre l'influence de la facture lyonnaise sur Jung, et ce 25 ans après son départ de Lyon pour Marseille !
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La clé de registre ouvrant sur le dessus est notamment typique de la facture vers 1808 de Jacques François Simiot (1769-1844) puis de ses élèves.
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Jean Guillaume Jung exerce encore à Marseille en 1844 comme l'atteste une clarinette en Sib possédant un pavillon frappé de cette date, ainsi qu'une clarinette en Sib en ébène et ivoire avec un clétage à 13 clés probablement en maillechort ou dans un alliage proche, datable vers 1845-1850.


Clarinette en Sib à 13 clés en pelle à sel, Jung à Marseille, vers 1845-1850
(coll. DW)


Dans les années 1850, Jung semble être de retour aussi à Lyon. Plusieurs instruments de sa fabrication sont, en tout cas, estampillés "JUNG / A LYON". En buis et à 13 clés en laiton, ils sont de facture plus simple et à l'usage probable de l'armée. Les trous de jeu de la main droite sont très gros pour pouvoir augmenter la puissance de l'instrument.



Remarquer l'usage ancien des clés de médium séparées ainsi qu'un bras de levier fixé sur le côté de l'instrument pour la clé grave de Fa/Do pour l'auriculaire droit.