dimanche 3 octobre 2010

Un curieux design venant de RDA: La Uebelklarinette


Clarinette système Boehm dite Uebelklarinette
modèle 2 par G. Rudolf Uebel (1973)

les facteurs allemands de la région de Markneukirchen en Vogtland ont fabriqué dès la fin du XIXème siècle des clarinettes selon le système Boehm, surtout pour l'exportation. Dans les années 1960-1970, ces modèles étaient diffusés principalement en Russie et en Bulgarie, les autres pays d'Europe de l'Est utilisant plutôt les systèmes allemands d'après ceux développés par Baermann ou Oehler.

G. Rudolf Uebel, de Wohlhausen en Vogtland eut l'idée de fabriquer à la fin des années 1960 des clés faites en un seul bloc pour diminuer les coûts de fabrication. Il reprenait ainsi l'idée développée précédemment aux Etats-Unis par Harry O'Brien en 1939 pour sa Primer clarinet système Boehm: "fabriquer une clé en une seule pièce comportant tous les anneaux et facilement réalisable" (brevet Us 2,205,695).


Brevet américain de Harry O'Brien déposé en 1939



de haut en bas:
clarinette système Baermann par G.Rudolf Uebel (1976)clarinette système Boehm par G.Rudolf Uebel (1975)clarinette système Boehm par G. Rudolf Uebel (c.1940)

double trou de sol # main gauche
(principe utilisé sur certaines flûtes françaises fin 19e)



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.......Modèle Boehm (1975)............ Modèle Baermann (1976)

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pavillon sans cerclage inférieur

Trou de résonance sur la clarinette système Boehm

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.....................................Modèle Boehm (c.1940 ?)

Extraits du brevet anglais n° 1241158 déposé
par Gehrard Rudolf Uebel
le 17 mars 1970 et délivré le 28 juillet 1971
"...The making and assembly of parts of the mechanism involves the expenditure of much time and money , particularly since in the case of each shaft the spacing of the connecting members and their relative angular positions must be determined and carefully ckecked ... The object of the present invention therefore is to avoid the necessity of making the parts of the mechanism separately, as was conventional, and of having to solder them together, and at the same time to improve the design of the shaft to which they are affixed ... " (extrait du brevet anglais de 1971)

Modèle système Boehm (1982)
d'après le modèle patenté de G. Rudolf Uebel
fabrication de la "Kievskaya Fabrika Muzykal'nyh Instrumentov"
.......


pour agrandir les photos, pensez à cliquer dessus !

dimanche 26 septembre 2010

YA PA K'LA CLARIBOLE DANS LA VIE ...



"Forgive me, Charlie Parker, wherever you are!"
"Pardonne-moi, Charlie Parker, où que tu sois!"


P'tit Clin d'oeil à René qui a survécu à la pintade bien arrosée de José ...

jeudi 16 septembre 2010

EXPOSITION D'INSTRUMENTS A ANCHES SIMPLES



- EXPOSITION -
L’univers complexe
des anches dites simples
du 18 septembre au 7 novembre 2010
La ferme d'en Haut à Villeneuve-d'Ascq (59)

Scénographie : Jean Jeltsch, Muriel de Poorter (CFMI), Bernard Godbille (ENSAP)

On y trouvera : les principes de fonctionnement et de fabrication de l’anche simple, les instruments de musique qui l’emploient depuis les jouets aux grandes orgues, sans négliger l’approche historique, la découvertes de cultures du monde, des espaces de jeu…

Plusieurs instruments présentés lors de cette exposition proviennent de collections de membres de l'ACIMV (Bruno Kampmann, Jean Jeltsch, Denis Watel)
Le chalumeau en sureau datant du 13ème/14ème siècle retrouvé à Villeneuve d’Ascq dans les années 70 lors des fouilles de la motte féodale dite Motte Quiquempoix sera exceptionnellement exposé. Cet instrument remarquable est parmis les plus anciennes clarinettes retrouvées en France. L’animation de l’exposition est assurée par John Brenner et Perrine Delvoye, musiciens intervenants saxophonistes et clarinettistes.

pour tous renseignements:
http://documents.univ-lille3.fr/files/espaces/composantes/cfmi/autour_des_anches.pdf

mardi 27 juillet 2010

Duo sous le soleil de Ré ...

KA FE CHO : Eh oui, sur l'Ile de Ré, même les clarinettes et cors de basset fondent au soleil.
C'est pas comme dans ChNord, Hein ?
PS: merci Fred pour le souvenir

dimanche 27 juin 2010

Clarinettes métal Couesnon et Auguste Buffet vers 1930

de gauche à droite:
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- Clarinette Sib Couesnon simple paroi, datée 1930
- Clarinette Sib Couesnon à double paroi, vers 1920
- Clarinette La Couesnon à double paroi, datée 1929
- Clarinette Sib Auguste Buffet à double paroi, vers 1930

extrait du catalogue de la collection D.W, Tome 3,
Association des Collectionneurs d'Instruments à Vent
(Larigot spécial XX, décembre 2009)

jeudi 17 juin 2010

copie d'un quatuor de Chalumeaux début 18e siècle

quatuor de chalumeaux d'après J.C Denner
par Rudolph Tutz à Innsbrück, au diapason 415 Htz

lundi 31 mai 2010

Clarinette basse A. BUFFET Jeune à Paris

Clarinette basse par Auguste BUFFET
dit "A. Buffet jeune"
facteur d'instruments à Paris
Modèle avec culasse type "basson" et anneaux mobiles (c.1847)
système simple en haut
(le pouce gauche appuyé donne un Fa dièse)
application du système Boehm en bas
(les doigts de la main gauche plus l'index droit appuyés donnent un Si bémol)
photographies D. Watel, 2010 (D.R)
bass clarinet klarinette Auguste Buffet Jeune Paris système Muller system 13 clés keys 2 anneaux rings

dimanche 30 mai 2010

Brevet déposé en 1921 par Emile BUFFET



Cet instrument estampillé "Breveté S.G.D.G" (Sans Garantie Du Gouvernement) semble, de prime abord, dénué de différence majeure avec un système Boehm usuel.


En fait la seul différence notable est la connexion entre les deux corps située sur le dessus et non comme de coutume sur le côté droit des deux corps de l'instrument.
Cette légère modification a donné lieu à une demande de brevet d'invention déposée par monsieur Emile Buffet de Paris le 25 mai 1921. Il obtiendra la délivrance de son brevet le 4 février 1922 et ce dernier sera publié le 25 avril 1922 (Brevet français 536.008, préservé à l'INPI, Paris)


Cette estampille, surmontée d'une couronne de laurier, est rare et le lien de cet Emile BUFFET n'est pas établi à ce jour avec la célèbre famille de luthiers parisiens et mantois. Elle prouve en tout cas que le brevet d'Emile BUFFET a été appliqué à la clarinette vers les années 1922-1930. L'instrument a été trouvé dans un étui postérieur de style "Couesnon" des années 1950.

La flèche rouge indique la connexion entre les deux corps déplacée sur le dessus.
La flèche verte quand à elle montre le rivetage du ressort plat en dessous de la clé grave de fa# à gauche, pratique abandonnée dans les années 1930.

Cet extrait de la planche du brevet original d'Emile BUFFET montre sur les figures 1 et 2 le montage usuel de la connexion entre les deux corps et le passage de cette connexion en dessous des clés de cadences utilisées par le côté de l'index droit.
La figure 3 montre le montage de cette même connexion suivant les indications du brevet ci-dessous.

Texte du brevet Fr 536.008 déposé par Emile BUFFET en 1921 et publié en 1922clarinet french patent, klarinette

jeudi 20 mai 2010

Claude Debussy et la clarinette basse

Claude Debussy (1862-1918)

Debussy utilise la clarinette basse à l'orchestre dès 1887 dans le poême lyrique "La demoiselle élue", mais c'est surtout en 1911 qu'il lui trouvera ses plus beaux chants, dans "Le martyr de Saint-Sébastien" ainsi que dans "Jeux" en 1912.
. bass clarinet clarinete klarinette
L'instrument présent sur cette photographie - clarinette basse système simple ou Albert, probablement un modèle belge de Mahillon - n'est pas représentatif de l'instrument d'orchestre utilisé à cette époque en France.

jeudi 13 mai 2010

Exposition au CRR de Paris - Avril 2010 (partie 1)












__________________Le 1er concours internationnal de clarinette de Paris organisé dans le cadre du CRR de Paris, rue de Madrid, du 21 au 25 avril 2010 a été l'occasion de présenter une sélection de 80 clarinettes de ma collection.
Voici un aperçu de deux des vitrines installées dans le hall de l'auditorium où se déroulait ce concours de haut niveau.










CLARINETTES FRANCAISES A CLES CARREES

de gauche à droite (from left to the right):
- SECRETAN à Besançon, 5 clés, en Mib (c.1800)
- François MARTIN à La-Couture, 5 clés, en Ré (c.1780)
- Bernard LABADIE à Montauban, 5 clés, en Ut (c.1785)
- Michel AMLINGUE à Paris, 5 clés en Sib avec corps de rechange en La (c.1780)
- MOUSSETTER à Paris, 5 clés, en Ut (c.1785-1790)
- Nicolas WINNEN à Paris, 5 clés, en Ut (c.1790-1800)
- Jean-Jacques BAUMANN à Paris, 6 clés, en Ut (c.1795-1810)
( en arrière-plan: tablature de la méthode de Blasius - Paris, 1796)

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instruments de
Jean-Jacques BAUMANN
facteur d'instruments à Paris
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de gauche à droite (left to right)
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- 12 clés carrées, en Ut (c.1825)
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- 5 clés carrées, en Ut (c.1800)
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- 6+3 clés carrées, en Ut (c.1815)
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- 5+1 clés carrées, en Fa (c. 1810)
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- 6+6 clés carrées, en Ut (c.1815)

mardi 4 mai 2010

Clarinette TANOPS en Sib à cinq clés carrées

Cet instrument a été mis en vente sur le site Ebay en Avril 2010. Ce facteur restait un mystère jusqu'à ce jour. William Waterhouse dans son "New Langwill Index" publié à Londres en 1993 précise: "Tanops: woodwwind instrument maker, France ? 18th century ? location: french flageolet in a private collection". Ce patronyme TANOPS - si c'est un patronyme !- n'est en tout cas pas porté à ce jour en France.
La Facture instrumentale de cette clarinette est traditionnelle et datable du début du XIXème siècle; par contre, difficile de dire sur photographies si cet instrument est d'origine française, belge, allemande ou bohémienne, tout est possible. Il faut sans doute rapprocher cet instrument d'une autre clarinette à 5 clés carrées conservée dans une collection privée allemande et citée dans un message sur le forum du musée de Markneukirchen en 2007. L'estampille est: TANOPS / STUDGARD (actuel "Stuttgart" en Allemagne). Pas d'autre renseignement à ce jour: Affaire à suivre, donc ...

mardi 6 avril 2010

Exposition de clarinettes anciennes à Paris

renseignements sur le concours international de clarinette Debussy, Paris 2010:

dimanche 4 avril 2010

clarinette en ut J. LUDWIG à Prague

Connaissez-vous ce facteur de clarinette à Prague ?
W. Waterhouse ne recense à Prague dans son "New Langwill Index" en 1993 qu'un Frantz Ludwig (né 1802 décédé en 1882) qui, après avoir été apprenti de F. Czermak à Prague exerce à son tour dans cette ville de 1830 à 1857 puis de 1858 à 1882 avec son gendre Martinka sous la marque "Ludwig & Martinka / Prag".
Mais pas de trace d'un J. LUDWIG !
tout renseignement m'intéresse donc sur lui et ses instruments

Have you some informations about this clarinet maker in Prag ?
maker not found in the "New Langwill Index" ; perhaps in relation with Franz LUDWIG, apprentice of Franz CZERMAK in Prag and then woodwind maker in this town from 1830 to 1857 and from 1858 to 1882 in partnership with his son-in-law MARTINKA
clarinet klarinette J. LUDWIG, boxwood 6 brass keys clés laiton, bagues corne, horn rings,

lundi 29 mars 2010

Humour: une clarinette à corps de rechange ...

Clarinette à corps de "recharge" ou de "rechange" ?

En tout cas, peut-être un peu pâteux le détaché après celà, ne croyez-vous pas ?
(détail d'une carte postale française, vers 1950, collection DW)

jeudi 25 février 2010

Larigot spécial XX tome 3 collection DW

bientôt dans votre boîte à lettres, le dernier numéro spécial du Larigot, consacré entre autres instruments aux clarinettes en métal de la collection DW:

marques européennes: Distin, Hawkes & Son, Higham, Kohlert, La Monte, Mahillon, Moennig, Orsi, Wunderlich.

marques françaises: A.Buffet, Buffet-Crampon, Couesnon, Lérablée, Martin frères, Noblet, Siour, Selmer, F. Triébert, Vilcot.

marques américaines: H.Bettoney, Buescher, Conn, Pedler, Manhattan, Martin band, Silver King, Silva-Bet. new issue of the Larigot about metal clarinets and bassoons. klarinette, fagott

pour plus d'informations: http://acimv.blogspot.com/

samedi 13 février 2010

Clarinette brevetée A. LEFEVRES de 1947



La première demande de brevet français pour la clarinette après la seconde guerre mondiale est l'oeuvre le 7 janvier 1946 d'un luthier de La Couture-Boussey dans l'Eure (27) : monsieur Albert Lefevres. Son atelier depuis les années 30 était spécialisé dans la fabrication de cet instrument et la majeure partie de sa production était à destination du marché nord-américain, au point que William Waterhouse considérait dans son "New Langwill Index" en 1993 que "A. Lefevres à Paris" était un nom utilisé comme marque d'exportation.

Comme de nombreux autres facteurs avant lui, Albert Lefèvres dépose un brevet pour résoudre le délicat problème des notes émises avec les clés de l'instrument manoeuvrées avec l'index et le pouce de la main gauche.
La clé située sous l'instrument sert aussi bien pour émettre le Sib que pour provoquer le changement de registre, son placement acoustique étant donc défectueux.

L'idée générale est d'avoir deux trous différents s'ouvrant alternativement en fonction du doigté désiré grâce à un système de bascule.
Albert Lefèvres est l'un des rares facteurs à placer le nouveau trou de Sib sur le côté gauche de l'instrument.
Il ajoute aussi pour l'annulaire gauche un anneau permettant le doigté de fourche pour émettre le Sib dans le registre de clairon, le manque d'un trou satellite de correction supplémentaire ne permettant pas d'avoir le doigté dans le grave avec une justesse suffisante.

brevet français FR922812 déposé par Albert Lefèvres
demandé le 7 janvier 1946 et délivré le 10 février 1947


Une clé de résonnance est aussi ajoutée sur le corps inférieur de l'instrument, comme le faisait à la même époque G. Leblanc, autre facteur mieux connu de La Couture-Bousssey (Selmer utilisait déjà cette clé supplémentaire dans les années 1920-1930 sur ses modèles système Albert perfectionnés)