La première demande de brevet français pour la clarinette après la seconde guerre mondiale est l'oeuvre le 7 janvier 1946 d'un luthier de La Couture-Boussey dans l'Eure (27) : monsieur Albert Lefevres. Son atelier depuis les années 30 était spécialisé dans la fabrication de cet instrument et la majeure partie de sa production était à destination du marché nord-américain, au point que William Waterhouse considérait dans son "New Langwill Index" en 1993 que "A. Lefevres à Paris" était un nom utilisé comme marque d'exportation.
Comme de nombreux autres facteurs avant lui, Albert Lefèvres dépose un brevet pour résoudre le délicat problème des notes émises avec les clés de l'instrument manoeuvrées avec l'index et le pouce de la main gauche.
La clé située sous l'instrument sert aussi bien pour émettre le Sib que pour provoquer le changement de registre, son placement acoustique étant donc défectueux.
L'idée générale est d'avoir deux trous différents s'ouvrant alternativement en fonction du doigté désiré grâce à un système de bascule.
Albert Lefèvres est l'un des rares facteurs à placer le nouveau trou de Sib sur le côté gauche de l'instrument.
Il ajoute aussi pour l'annulaire gauche un anneau permettant le doigté de fourche pour émettre le Sib dans le registre de clairon, le manque d'un trou satellite de correction supplémentaire ne permettant pas d'avoir le doigté dans le grave avec une justesse suffisante.
brevet français FR922812 déposé par Albert Lefèvres
demandé le 7 janvier 1946 et délivré le 10 février 1947
Une clé de résonnance est aussi ajoutée sur le corps inférieur de l'instrument, comme le faisait à la même époque G. Leblanc, autre facteur mieux connu de La Couture-Bousssey (Selmer utilisait déjà cette clé supplémentaire dans les années 1920-1930 sur ses modèles système Albert perfectionnés)