Charles Houvenaghel, (1878-1966) célèbre acousticien, collaborateur de la marque Leblanc, invente vers 1925 de nouveaux cleftages ingénieux de saxophones dits Rationnel et Semi-Rationnel ainsi que dans les années 1930 de nouveaux modèles de clarinettes graves en métal, de la basse à l'octo-contrebasse, toujours pour la marque française Leblanc.
La seconde guerre mondiale mettra un frein à ses inventions, mais dès le 28 juillet 1948, il déposera une demande de brevet français pour un système de clarinette dit "Double-Boehm". Celui-ci lui sera délivré le 31 mai 1950, sous le n° 969732 (FR)
Le principe est simple: la séquence d'enchaînement des notes du système Boehm établie pour la main droite de l'instrumentiste (SOL les 3 anneaux fermés, LA pour les deux premiers, puis SIb pour le premier tout seul, soit 1 ton, 1 ton, puis 1/2 ton) est reproduite à l'identique pour la main gauche, soit DO avec les 3 anneaux fermés, RE avec les deux premiers et MIb pour l'anneau de l'index gauche tout seul; Le MI se fait avec le deuxième anneau seul.
Les avantages:
- les doigts de la main gauche sont plus rapprochés, très utile pour les débutants
- le Mib étant maintenant un doigté simple, plus besoin de correspondance entre les deux corps de l'instrument.
- les notes et harmoniques aiguës sont plus faciles d'émission
brevet français n° 969732 par Charles Houvenaghel
système Double-Boehm demandé le 28 juillet 1948, délivré le 31 mai 1950,
Une société anonyme dite "D-B" ou "Société Anonyme du Double-Boehm" est créée vers 1949 pour développer ce système et pour commencer la production. Elle sera installée à Paris au 6 passage Dantzig en 1955, avec une usine à Monthou sur Cher dans le Loir-et-Cher (41).
Selon un prospectus et une liste de prix pour 1959, Elle fabriquait des clarinettes selon les systèmes Boehm et Double-Boehm et avait aussi une activité de revente d'instruments en cuivre d'ordonnance à destination des fanfares : Les clarinettes portant le logo D-B ne sont donc pas toutes des clarinettes du système Double-Boehm !
bec D.B fabriqué par la maison Lelandais, vers 1960
Brevet français déposé par la Société Anonyme du Double-Boehm le 2 novembre 1956 et délivré le 10 février 1958
Brevet français déposé par la Société Anonyme du Double-Boehm le 2 novembre 1956 et délivré le 10 février 1958
Les innovations portaient aussi sur de nouveaux matériaux pour la construction des corps d'instruments et pour les clés, et une nouvelle conception des perces des corps pour faciliter l'émission des notes dans tous les registres.
Au moins quatre modèles de clarinettes Double-Boehm sont connus, avec plus ou moins de clés, des matériaux différents et formes de têtes de clés suivant ou pas les brevets d'Houvenaghel (1948-1950) et de la Société du Double-Boehm (1956-1958).
Au moins quatre modèles de clarinettes Double-Boehm sont connus, avec plus ou moins de clés, des matériaux différents et formes de têtes de clés suivant ou pas les brevets d'Houvenaghel (1948-1950) et de la Société du Double-Boehm (1956-1958).
publicité américaine pour le Double-Boehm, vers 1960
remarquez l'index gauche: anneau simple et non plateau percé
A: suppression de la correspondance
entre les deux corps de l'instrument
entre les deux corps de l'instrument
Malgré d'indéniables progrès acoustiques, ce modèle dit "Double-Boehm" ne trouvera jamais un véritable public, le changement de doigté et certaines tonalités difficiles techniquement étant probablement les véritables écueils.
L'activité cessa en 1967 suite à la dissolution de La Société Anonyme du Double-Boehm qui avait alors à sa tête comme principaux actionnaires Henry Belang de la maison Persy à Bruxelles et le baron de Cassin de la Richardière.
Cet article est extrait de la revue Larigot spécial XVIII de mars 2007, éditée par l'Association des Collectionneurs d'Instruments de Musique à Vent (ACIMV)
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