lundi 29 décembre 2008

Clarinette basse LEFÊVRE à Paris, c.1900



La marque "Lefêvre à Paris" existe depuis 1812, date de la création de l'atelier par François LEFÊVRE. Ce facteur est cité en 1819 comme fabricant de flûtes et clarinettes pour la musique particulière du Roi. Il est l'un des premiers à avoir réalisé de façon régulière à Paris dans les années 1820 des clarinettes à 13 clés selon le système d'Iwan Muller. L'atelier sera revendu en 1856 à BIE et NOBLET puis en 1886 à André THIBOUVILLE et finalement la marque appartiendra vers 1905 à THIBOUVILLE-CREUTZER. La fabrication continuera jusqu'au moins 1911.
La clarinette basse est en palissandre recouvert d'un verni brillant avec un clétage en maillechort nickelé. Les doigts recouvrent des plateaux incurvés et très petits par rapport aux proportions actuelles sur de tels instruments. Faisant exception, le majeur de la main gauche recouvre un anneau et non un plateau. Cet instrument en Si bémol est établi selon le système Boehm; sa note la plus grave est un Mi, effet réel Ré.
..bass clar..
la marque apposée sur les corps de l'instrument et sur le pavillon en métal reprend le libellé des premiers instruments de François LEFÊVRE, portant même son monogramme d'origine. Sur le pavillon, seuls manquent les accents. Cette marque est donc restée la même pendant un siècle, quels que soient les propriétaires successifs.
..key..
Dans le registre de clairon, le pouce gauche commande deux clés de registre, une pour les notes jusqu'au Sol et une autre au-delà. Bien que la clé de registre automatique existe depuis la fin du 19e siècle, beaucoup de joueurs de clarinette basse et de saxophone préféraient la double clé. Le prix en était aussi bien inférieur, ceci pouvant expliquer cela.
La photographie de droite nous montre le plateau de l'annulaire gauche (Do/Sol), très petit, et la tête de la clé juste en dessous obstruant un trou disproportionné, obligeant la réalisation d'une clé de Do#/Sol# avec une forme courbe très curieuse.

L'appui sur L1 par l'index gauche ferme non pas un mais deux plateaux superposés et situés en dessous de la touche de la clé de La. Pour le registre aigu, lorsque ce doigt L1 n'est pas appuyé, l'appui sur l'anneau L2 abaisse aussi le plateau inférieur qui est percé d'un petit trou. Ce système original permet de jouer les notes aiguës comme sur la clarinette soprano, sans avoir à glisser l'index gauche.


..clar..
l'appui avec le pouce gauche sur la deuxième clé de registre ou "clé de 12ème" actionne une clé de bocal ayant une touche très oblique, et ce d'origine.
L'anneau pour L2 et le grand trou de jeu de L3 permettent des doigtés de fourche en appuyant seulement L1 et L3 (pas très efficace dans le chalumeau pour le Mib, bien meilleur dans le registre de clairon pour le Sib).

..bass..
Le clétage de la main droite est relativement standard. le plateau de l'annulaire droit commande une clé décalée sur le côté droit de l'instrument. Cette clé est protégée par une garde. L'instrument porte un numéro de série "745" entre deux étoiles et apposé curieusement entre les deux plateaux supérieurs de ce corps et non au dos comme cela se pratique habituellement.

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